Pelvimétrie (P)
 

La pelvimétrie ne fait pas partie des examens sélectionnés au niveau européen (Quality Criteria for Computed Tomography, EUR 16262, 1997) pour lesquels sont définis des critères de qualité et des niveaux de référence dosimétriques.

C’est un examen globalement peu irradiant puisqu’il comporte un nombre très limité de coupes, mais il revêt une importance particulière  car il concerne les femmes enceintes et entraîne une irradiation inévitable de l’utérus.

La pelvimétrie a fait l’objet d’études dosimétriques suffisamment complètes pour qu’il s’en dégage un consensus sur l’optimisation de la procédure. Il est donc apparu utile de proposer un protocole standard assorti de recommandations pour la limitation des doses délivrées au fœtus.

 Indications principales

Présentation du siège, grossesse gémellaire avec 2e fœtus en siège.
Antécédents de dystocie.
Bassin maternel asymétrique.
Macrosomie fœtale (bipariétal supérieur à 100 mm, DAT supérieur à 105mm).
Petite taille de la mère (taille inférieure à 155 cm, pointure des pieds inférieure à 35).
Utérus cicatriciel

Etapes préparatoires

Au 3e trimestre de grossesse ou après l'accouchement en 1ere partie de cycle.
Patiente non à jeun.

Requis diagnostiques

Visualisation
- des structures osseuses du pelvis
- de la présentation fœtale si examen en pré-accouchement
Reproduction critique
Pour la mesure des diamètres pelviens, visualiser : promontoire, bord postérieur du pubis, épines sciatiques.
Mesures effectuées directement à l'écran.
 

Description de la procédure et paramètres techniques

Position de la patiente
Décubitus, membres inférieurs surélevés par un coussin.
Description de la procédure
-Topogramme de profil :
Permet la mesure du diamètre promonto - rétropubien
Permet de programmer les coupes axiales.

-Topogramme de face :
Non obligatoire, mais permet de repérer les épines sciatiques ou la fossette du ligament rond, permet de mesurer le diamètre bi-ischiatique.

- 2 coupes axiales passant par les épines sciatiques et le détroit moyen :
Permettent la mesure du diamètre transverse médian et du diamètre bi-épineux.

Paramètres techniques
- Topogramme de profil :
temps 7s, tension 120kV, intensité 100mA, TH 1mm, AZ 90°, FOV 250 mm, fenêtre de lecture : niveau – 100, largeur 400.

- Topogramme de face :
temps 7s, tension 120kV, intensité 80mA, TH 1mm, AZ 0°, FOV 250 mm, fenêtre de lecture : niveau – 100, largeur 400.

- Coupes axiales passant par les épines sciatiques et le détroit moyen :
temps 3 s, tension120kV, intensité 80mA, TH 10 mm,
inclinaison du statif: variable selon les patientes en moyenne 25°
FOV 330 mm,

- Algorithme de reconstruction : Os, fenêtre de lecture: niveau  -400, largeur 4000.
 

Optimisation des doses délivrées

Niveaux de référence
Le nombre très limité de coupes axiales, l’hétérogénéité de l’irradiation, font que les grandeurs dosimétriques habituelles auxquelles sont affectées des niveaux de référence en scanographie (IDSP et PDL) sont inappropriées à la pelvimétrie.

La seule grandeur d’intérêt est la dose au fœtus. Cette dose ne peut s’exprimer en termes simples. Elle est la somme de l’irradiation globale due aux topogrammes et de l’irradiation partielle (mais plus élevée) due aux coupes axiales : les études dosimétriques disponibles montrent qu’elle varie de 1.5 à 4.5mGy. Aucun niveau de référence n’est affecté à la dose au fœtus à l’heure actuelle, mais on peut néanmoins affirmer que l’optimisation des paramètres d’acquisition devrait permettre de ne pas dépasser 3 à 3.5 mGy au fœtus.

Influence de la technique sur la dose délivrée
Les valeurs numériques proposées sont un exemple pouvant faire l’objet de variantes. La démarche générale pour diminuer la dose au  fœtus est la suivante :

- ne faire le topogramme de face que s’il est utile (présentations de siège),
- limiter la course du (ou des) topogramme(s) au minimum nécessaire (25 cm),
- déterminer l’inclinaison de la coupe axiale passant par les épines sciatiques de façon à éviter le vertex fœtal,
- réduire le nombre de mAs à la valeur la plus basse possible, compte tenu des informations recherchées.

Il est recommandé d’utiliser en routine un protocole optimisé et de disposer d’un second jeu de paramètres d’exposition à n’utiliser que pour des patientes corpulentes.

Enfin, rappelons que dans certains cas, si la pelvimétrie clinique, l’échographie et le jugement clinique apportent les informations nécessaires, il est possible d’éviter le recours aux pelvimétries radiologiques.

Enfin, le recours à la pelvimétrie par IRM, jusqu'à présent marginal, devrait être développé.